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ESCAPADE ARTISTIQUE sur la FRENCH RIVIERA

Qu’elle soit appelée Côte d’Azur ou French Riviera, cette région du Sud-Est de la France, ou du « Midi » comme on dit parfois, a vu passer de grands artistes français et internationaux à toutes les époques. Nous allons partir à leur rencontre et découvrir les richesses culturelles de cette région française. Nous parlerons d’écrivains, de peintres mais aussi d’artisanat et de gastronomie. Doté d’un patrimoine architectural et culturel exceptionnel, la Côte d’Azur a inspiré de tous temps la création artistique.

 Prêt à embarquer avec nous ? Allez, on y va !

Savez-vous d’où viennent les expressions Côte d’Azur et French Riviera ?

Avant de vous débuter notre circuit culturel, penchons-nous sur la dénomination de cette région. L’expression « Côte d’Azur » a été inventée par l’écrivain Stéphen Liégeard. Originaire de Dijon, il séjourne régulièrement pendant l’hiver à Cannes où il possède une maison. Il publie en 1887 un livre « Côte d’Azur », qui décrit les différentes villes le long du littoral entre Marseille et Gênes. L’idée de ce nom lui vient de l’association de son département d’origine, la Côte d’Or et du bleu, de l’azur, de la mer qu’il a sous les yeux. Il inspira à Alphonse Daudet le personnage du « sous-préfet aux champs » des Lettres de mon moulin. L’expression anglophone, « French Riviera », vient quant à elle de l’italien « riviera » qui signifie « une région caractérisée par le contact brutal de la mer et de la montagne ».

Antibes, sa vieille ville, le port Vauban et le Fort Carré

Et « le Midi » dans tout cela ? Du latin meridies, qui est à l’origine du mot méridien, ou encore méridional, cette expression désigne la moitié Sud de la France.

La Côte d’Azur, c’est où précisément ?

La réponse dépend de la personne à qui on pose la question ! A l’origine, la Côte d’Azur s’étend de Marseille à Gênes sur la côte ligurienne de l’Italie. Aujourd’hui, on la limite à sa côte française, mais si on se met d’accord sur Menton comme ville de départ, sa limite à l’Ouest est parfois plus floue. St Tropez pour beaucoup, Hyères pour d’autres ou encore Marseille.

Commençons notre promenade culturelle.

A chaque ville, ses artistes. A chaque étape, les grands noms qui ont marqué la ville dans différents domaines artistiques. Cet itinéraire artistique ne se veut pas exhaustif, la région est tellement riche que l’on pourrait y consacrer un livre complet ; je veux juste ici dresser un petit aperçu de la richesse culturelle de la Côte d’Azur et vous donner envie de venir l’explorer avec nous à travers le spectre de l’art et sa pratique. Matisse disait « Regarde le monde avec des yeux d’enfants », nous pourrions dire « Vis le monde avec des mains d’artistes. »

Menton, son or jaune et ses fresques

Notre première étape commence à Menton, située à la frontière franco-italienne, elle est souvent surnommée « la Perle de la France ». Pour vous présenter cette ville, levons le rideau sur deux de ses célébrités, Jean Cocteau et le Citron de Menton. Débutons par ce fameux agrume. Le citron, et plus particulièrement celui de Menton, c’est l’or jaune de la Côte d’Azur dont la culture remonte au 15ème siècle. Le citron de Menton s’exporte et devient peu à peu réputé dans le monde entier ; au début du 19ème siècle, ces agrumes connaissent leur apogée avec plus de 80 000 citronniers ! Un déclin viendra au 20ème siècle jusqu’à l’épisode de gel de 1956 qui marque la fin de cette culture dans la région. Pour notre bonheur et celui de tous les gourmets et des grands Chefs qui viennent s’approvisionner ici, l’agrumiculture est relancée à Menton dans les années 1980 et le citron de Menton obtient même l’appellation IGP (indication géographique protégée) en 2015 qui signe le renouveau de la filière.

Citrons de la Côte d’Azur

Menton organise en 1934 sa première Fête du Citron, et depuis lors, chaque année pendant trois semaines en février, la ville voit défiler des sculptures géantes constituées d’agrumes, pour le plaisir des 200 000 visiteurs qui viennent admirer ces créations vitaminées. 200 000 c’est aussi le nombre d’agrumes utilisés pour les décorations de cette fête !

 

Après la seconde Guerre Mondiale, deux manifestations artistiques sont créées à Menton : la Biennale de peinture, sous l’égide d’Henri Matisse comme Président d’honneur pour la 1ère édition, et le Festival international de musique de chambre. C’est à cette occasion que Jean Cocteau, poète, cinéaste, peintre et dessinateur, tombe sous le charme de la ville de Menton. Il faut dire qu’il vient en voisin car il réside régulièrement tout près, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, dans la Villa Santo Sospir, résidence qu’il recouvrira de fresques au cours de ses différents séjours.

Détail de la Salle des Mariages de la mairie de Menton, Jean Cocteau

 

On lui confie la décoration de la Salle de Mariages de la mairie de Menton. L’artiste s’y consacrera pendant 2 ans, de 1956 à 1958.  Le maire de la ville lui propose de faire de Menton « un musée de ses œuvres. ».

A la même période, il réalisera en parallèle les décors de la chapelle Saint-Pierre à Villefranche-sur-Mer. « Villefranche est mon île » se plaît-il à dire. Cette région l’inspire ; « je suis né plusieurs fois et plusieurs fois mort. Une de mes naissances les plus significatives fut… sur votre Côte d’Azur » dit-il.

Continuons notre escapade artistique et arrêtons-nous un instant à Nice.

Hôtel Negresco sur la Promenade des Anglais, Nice

Ah, Nice et ses palaces ! Nice et sa Promenade des Anglais ! … mais au fait, pourquoi dit-on « promenade des Anglais » pour qualifier cette magnifique voie qui longe la Baie des Anges ? Que viennent faire les Anglais dans cette histoire ? That is the question ! comme diraient nos amis d’outre-Manche ! Il faut remonter à la fin du 18ème siècle, époque où l’aristocratie britannique commence à prendre l’habitude de passer l’hiver à Nice, réputée pour la douceur de son climat. De luxueux palais et de somptueuses villas se construisent le long de la côte pour les accueillir mais pas d’endroit pour se promener et profiter du spectacle de cette magnifique baie. Les Anglais ont alors l’idée de financer la construction d’une promenade en bord de mer dans les années 1820 ; nommée « Strada del littorale » à ses débuts en 1824, elle devient très vite « el Camin dei Inglés ». En italien, puisque ce n’est qu’en 1860 que le Comté de Nice est rattaché à la France.

Port de Nice et la baie des Anges

Nice et ses artistes

Faisons un bond dans le temps et retrouvons-nous au 20ème siècle. Les artistes qui se croisent à Nice sont nombreux. Après Paris, Nice est probablement la ville la plus culturelle et cosmopolite en France, elle attire des artistes de toute part. Dans les années 1920, l’écrivain américain Scott Fitzgerald et sa femme Zelda y firent de nombreux séjours, c’est là qu’il écrivit Gatsby le Magnifique. Le peintre russe Marc Chagall a vécu de nombreuses années à Nice et un musée lui est d’ailleurs consacré. L’artiste italien Amadeo Modigliani y resta quelques mois avec sa compagne Jeanne Hébuterne qui y accouche de leur fille Giovanna en 1918.

L’un des artistes les plus emblématiques de la ville, qui y passa une grande partie de sa vie, est incontestablement Henri Matisse. Celui qui répondait à la question « Pourquoi Nice ? » « Pour sa limpidité nécessaire », y vient pour la 1ère fois en 1917 et s’y éteint en 1954. Il y noue des amitiés très fortes, avec notamment l’écrivain et poète Aragon ; les deux hommes s’inspirent mutuellement, Matisse dessine Aragon, Aragon écrit sur Matisse. Il y rencontre aussi Picasso qui deviendra à la fois son ami et son plus grand rival. C’est à Vence, dans l’arrière-pays niçois qu’il réalise en 1950 « l’œuvre de sa vie » en décorant la Chapelle du Rosaire, dite aussi Chapelle Matisse. Cette chapelle est selon les mots de Matisse lui-même « l’aboutissement de toute une vie de travail. »

Publication Instagram @in_arts_travel_workshops Détail des vitraux Chapelle Matisse

Les écrivains, la Côte d’Azur et son pouvoir d’inspiration

Nous venons d’évoquer Aragon et Scott Fitzgerald, 2 écrivains majeurs du 20ème siècle, arrêtons-nous un instant pour parler des auteurs qui ont fréquenté cette région ou qui en ont fait le théâtre de leur roman et ils sont nombreux ! Qu’ils y passent quelques heures seulement et en furent totalement ébloui comme Victor Hugo qui déjeuna un jour de 1839 à Antibes et écrivit : « Tout ici rayonne, tout fleurit, tout chante. Le soleil, la femme, l’amour sont là chez eux. J’en ai encore le resplendissement dans les yeux et dans l’âme. », ces quelques lignes en disent long sur le pouvoir d’inspiration de la Côte d’Azur !

Statue de Victor Hugo à Antibes, du sculpteur M.Galy

Guillaume Apollinaire, a grandi sur la Côte d’Azur et y est revenu fréquemment par la suite. C’est à Nice qu’il a rencontré la femme qui lui a inspiré ses célèbres « Poèmes à Lou ». C’est aussi à Nice que l’écrivain Romain Gary passa une partie de son enfance, sa mère tenant un hôtel dans la ville. Il reviendra plus tard dans la région, il écrivit en partie son roman qui remporta le Prix Goncourt, « les Racines du ciel » dans sa villa de Roquebrune Cap Martin.

Guy de Maupassant partagea aussi cette passion pour la Côte d’Azur qu’il sillonna pendant près de 10 ans à la fin du 19ème siècle : Cannes, Antibes, Nice, Menton, mais aussi sur la mer. Quelle belle description de la côte vue du Bel-Ami, son voilier qui porte le nom de l’un de ses romans : « Devant moi, Antibes apparaissait vaguement dans l’ombre éclaircie, avec ses deux tours debout sur la ville bâtie en cône, qu’enferment encore les vieux murs de Vauban… Le jour naissait, les étoiles s’éteignaient, le phare de Villefranche ferma pour la dernière fois son œil tournant, et j’aperçus dans le ciel lointain, au-dessus de Nice, encore invisible, des lueurs bizarres et roses : c’étaient les glaciers des Alpes dont l’aurore allumait les cimes. »

Nice est aussi le berceau de deux Prix Nobel de littérature, l’écrivain niçois JMG Le Clézio, et Patrick Modiano qui a souvent séjourné sur la Côte d’Azur et a fait de Nice le décor de plusieurs de ses romans.

 

Tout fleurit ici en effet, les fleurs et la végétation s’épanouissent sous le soleil et la brise marine. Ce n’est pas étonnant que Grasse, située sur les collines au-dessus de Cannes, soit la capitale mondiale du parfum grâce à sa production de fleurs. Nous pourrions suivre les traces de Jean-Baptiste Grenouille, le héros du Parfum de Patrick Süskind, qui déjà au 18ème siècle vint continuer son apprentissage de maître parfumeur à Grasse pour créer son Elixir absolu.

Habit de Parfumeur, Tomek Kawia – 1997 Statue à Grasse

Grasse, ses fleurs, ses parfums et ses artistes

Détail de la fresque murale à l’entrée de Grasse de l’artiste Vincent Ducaroy

Depuis le 16ème siècle, les tanneurs installés dans la ville de Grasse embaument les cuirs avec des essences locales et l’activité de la ville se développe progressivement autour de la parfumerie. Profitons de ce passage par Grasse pour évoquer Fragonard. Savez-vous quel est le lien entre le célèbre peintre du 18ème siècle et la parfumerie du même nom créée en 1926 ?

Musée de la Parfumerie à Grasse

Et bien, le peintre Fragonard est « un enfant du pays », sa famille était installée à Grasse et son père était un grand maître gantier parfumeur de la cour. C’est en l’honneur de cette célébrité locale que la parfumerie a repris son nom. Un des tableaux de Fragonard peut être admiré dans la Cathédrale de Grasse, à côté d’un tableau de Rubens, oui, oui vous avez bien lu, un Rubens à Grasse ! Incroyable non ?

Les Impressionnistes, les couleurs et la Méditerranée

Si la Normandie et les bords de la Seine sont les terres de prédilection des Impressionnistes, ils ne sont pas restés insensibles aux couleurs de la Méditerranée. Claude Monet est venu poser son chevalet sur les rivages azuréens à différentes reprises, comme ce fut le cas à Antibes où il passa plusieurs mois en 1888 et produira une trentaine de toiles.  « Je peins la ville d’Antibes, une petite ville fortifiée, toute dorée par le soleil, se détachant sur de belles montagnes bleues et roses et la chaîne des Alpes éternellement couverte de neige. » dira-t-il.

Claude Monet, Antibes dans le matin, 1888

Auguste Renoir passa quant à lui les 12 dernières années de sa vie, de 1907 à 1919 dans sa propriété « le Domaine des Collettes » à Cagnes-sur-mer, transformée en musée Renoir aujourd’hui. Le film « Renoir » de Gilles Bourdos avec Michel Bouquet, qui a été notamment présenté au Festival de Cannes en 2012, raconte cette période de la vie de Renoir.

La ferme des Collettes, Auguste Renoir, 1915

Picasso et la Côte d’Azur

Il n’est pas possible de venir ici sans parler de Pablo Picasso qui a marqué de ses pas la région, d’Antibes à Cannes en passant par Vallauris pour terminer à Mougins, sa dernière demeure.

C’est dans le Château Grimaldi au-dessus des remparts du Vieil Antibes que Picasso installe son atelier pour quelques mois en 1946 ; il y produira plus d’une soixantaine d’œuvres qu’il lèguera à la ville d’Antibes. Devenu Musée Picasso d’Antibes, il regroupe aujourd’hui près de 300 peintures, sculptures et céramiques du grand maître.

Musée Picasso à Antibes

De 1948 à 1955, il séjourne à Vallauris, cité de la poterie, c’est là qu’il découvre et expérimente la céramique. Il réalise aussi la grande fresque « la Guerre et la Paix » dans la Chapelle de Vallauris transformée en musée aujourd’hui.

La cuisine méditerranéenne et le roi des cuisiniers

Quittons les peintres et les écrivains un instant pour nous pencher sur un autre Art, tout aussi important, à savoir l’Art culinaire. La gastronomie française, inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité, est un aspect incontournable de la culture de la Côte d’Azur. Les spécialités gastronomiques de la Côte d’Azur sont nombreuses : pissaladière, pan bagnat, salade niçoise, petits farcis, socca…, l’olive et son huile, les légumes du soleil et les poissons faisant partie de la base de la cuisine méditerranéenne. Les saveurs du terroir sont à l’honneur.

Pissaladière

Confiture aux citrons

Pas étonnant que celui qui était surnommé « le cuisinier des rois, le roi des cuisiniers » Auguste Escoffier, soit originaire de cette région ! Un musée Escoffier de l’Art culinaire a d’ailleurs été fondé dans sa ville natale, Villeneuve-Loubet. Le Père de la gastronomie française a laissé un héritage essentiel, il a révolutionné la manière de travailler dans les cuisines en créant notamment les brigades de cuisine afin de répartir les tâches de l’équipe. Crêpes Suzette, Pêche Melba ou encore Poire Belle Hélène, les recettes qu’il invente sont nombreuses en cette fin du 19ème siècle et elles ne cesseront d’être reprises et re-visitées jusqu’à aujourd’hui.

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A bientôt pour une nouvelle escapade dans les arts.

Notre promenade sur les traces des grands artistes de la Côte d’Azur s’achève. Il y aurait encore bien des noms à citer, des villes à explorer, des arts à évoquer, vous l’aurez compris cette région est non seulement d’une beauté éblouissante mais aussi d’une richesse culturelle infinie. L’inspiration se trouve à chaque détour de ses ruelles, ce ravissement de l’âme donne envie de créer, dans l’éclat azuréen de la Méditerranée et dans ses côtes où mer et montagne se rejoignent de manière si abrupte parfois. Et si vous aussi, vous laissiez voguer votre imagination au grès d’une balade artistique et créative à nos côtés ? Laissez-vous tenter par l’un de nos ateliers créatifs, un séjour artistique le temps d’un week-end culturel French Riviera iN ARTS pour marcher dans les pas des grands artistes de la Côte d’Azur.

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