Exposition Raoul Dufy au Musée de Montmartre
Si vous ne connaissez pas Raoul Dufy, courez au Musée de Montmartre pour voir la magnifique exposition « Le Paris de Dufy ». Vous avez encore jusqu’au 2 janvier 2022 pour en profiter, et même si vous connaissez déjà ce grand artiste, c’est vraiment une exposition à ne pas manquer.
Paris, 1937
Gouache sur papier
La couleur et Dufy
Grand coloriste, il travaille différents médiums : la peinture bien-sûr, mais aussi l’aquarelle, l’encre, la gravure sur bois, la tapisserie…, bref sa palette de création est vaste ! Il débarque à Paris de sa Normandie natale au tout début du XXème siècle. Il s’installe sur la butte Montmartre, au 12 rue Cortot, où il aura un temps son atelier, lieu même du Musée de Montmartre aujourd’hui. Il vivra aussi au 5 impasse Guelma, adresse qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie, son point d’attache entre les nombreux voyages qu’il réalise, et l’atelier où il produira de très nombreuses œuvres.
L’atelier de l’impasse Guelma, 1935-1952
Huile sur toile
Les différents motifs de Dufy
Une véritable déclaration d’amour à Paris, la ville devient ici un motif à part entière dans lequel s’exprime tout le talent de Dufy. Une belle manière de se promener dans la ville lumière pour le spectateur qui déambule à travers un parcours où la vie de l’artiste se donne aussi à voir. Notamment, son atelier, qui représente à ses yeux une allégorie de la peinture.
Le bouquet dans l’atelier de la rue Séguier, 1909
Huile sur toile
Aussi, quelques nus où « le modèle est presque comme un mobilier qui fait partie de l’atelier » pour reprendre les mots de la commissaire d’exposition.
Le modèle, 1933
Huile sur toile
Ses toiles sont aussi l’occasion pour Dufy d’exprimer son goût pour la musique, il vient en effet d’une famille de musiciens et il joue lui-même de plusieurs instruments.
Le violon rouge, 1948
Huile sur toile
Le grand concert, 1948
Huile sur toile
Les arts décoratifs et Dufy
Raoul Dufy s’intéresse également aux arts décoratifs et sa rencontre avec Paul Poiret va l’amener à créer des tissus pour le couturier avec qui il aura une longue collaboration.
Robes de la maison Poiret, 1920
Gouache sur papier
Les jours de la semaine, papier à en-tête de la maison Paul Poiret, vers 1911 Xylogravures rehaussées au pochoir (woodcut heightened with stencil)
Le Salon de Paris de Dufy
Il s’attèle aussi à un projet qui l’occupera pendant 10 ans autour de tissus d’ameublement ; il crée ainsi une collection de meubles, le Salon de Paris, fabriquée par la Manufacture de Beauvais. C’est lui qui dessine les tapisseries qui recouvriront les chaises, les canapés, et même un paravent sur lequel il nous offre un panorama exceptionnel de Paris !
Le salon de Paris / La République, 1924-1933 Les sièges de la manufacture de Beauvais
Le salon de Paris / La République, 1924-1933 Les sièges de la manufacture de Beauvais
Le Paris vu d’en haut de Dufy
Ce qui nous amène à parler de la manière très personnelle dont Dufy nous montre la capitale : une ville vue du ciel comme nous le constatons dans les différents tableaux réunis dans ce parcours. Probablement inspirés par des vues prises des montgolfières, très à la mode à cette époque, et des célèbres photos aériennes de Nadar.
Balcon de Paris, 1925
Huile sur toile
Paris, 1937
Tapisserie, laine et soie, Aubusson
Dufy sait aussi capturer les moments de cette vie parisienne trépidante.
Le Moulin de la Galette, 1937
Aquarelle sur gouache sur papier vélin d’Arches
La réception, 1931-1935
Aquarelle sur gouache sur papier vélin d’Arches
Le talent d’illustrateur de Dufy
Dufy est également illustrateur. Guillaume Apollinaire lui-même le sollicite pour illustrer son « Bestiaire ou Cortège d’Orphée » puis Dufy illustrera « Le poète assassiné », une manière pour lui de rendre hommage, à travers ses dessins, au poète alors disparu.
L’éléphant Le bestiaire ou Cortège d’Orphée d’Apollinaire, 1910
Xylographie sur papier
Le pont des Arts, Illustration pour Le Poète assassiné de G. Apollinaire, 1926
Lithographie sur papier
La Fée électricité de Dufy
Un des moments forts de l’exposition est incontestablement « La Fée électricité ». Cette œuvre monumentale, l’une des plus grandes au monde avec ses 600 m2, constituée de 250 panneaux, est une commande de la Compagnie parisienne de distribution d’électricité à l’occasion de l’exposition universelle de 1937. L’original est exposé au Musée d’Art Moderne de Paris et nous avons là une version réduite sous forme de lithographies réalisées à partir de photographies de l’œuvre. Hymne à l’invention de l’électricité, elle offre aussi à contempler des paysages bucoliques et des vues aériennes de Paris.
La Fée électricité, 1952-1953
Lithographies rehaussées de gouache sur papier, gravées par Charles Sorbier chez Mourlot, éditées par Pierre Berès
Une extase artistique
« C’est là que j’ai surpris le secret de Raoul Dufy. Il ne travaillait pas, il s’amusait. Il chassait les couleurs comme d’autres chassent les papillons. »
Cette phrase de Roland Dorgeles que l’on peut lire à l’entrée de l’exposition pourrait résumer assez bien le bonheur qui se dégage des tableaux de Dufy. De mon côté, je terminerai tout simplement avec ces mots : « Le Paris de Dufy, une explosion de couleurs, un feu d’artifice d’émotions, une extase artistique », car oui c’est une véritable extase que j’ai ressentie devant les œuvres de Dufy.
Cette phrase de Roland Dorgeles que l’on peut lire à l’entrée de l’exposition pourrait résumer assez bien le bonheur qui se dégage des tableaux de Dufy. De mon côté, je terminerai tout simplement avec ces mots : « Le Paris de Dufy, une explosion de couleurs, un feu d’artifice d’émotions, une extase artistique », car oui c’est une véritable extase que j’ai ressentie devant les œuvres de Dufy.